Je parle de l’exposition en préparation, mais je viens de penser que je n’ai pas encore vraiment parlé du lieu de l’exposition, l’église Notre-Dame – pourtant, c’était le point de départ!
Comme l’église est fermée pendant tout l’hiver, puisqu’elle n’a pas de chauffage, et l’éclairage est capricieux, nous n’avons eu que rarement l’occasion de pénétrer à l’intérieur. Jusque là, nous avons visité l’édifice deux fois, en compagnie du curé, le père Constant Gninafon, mais il nous manquaient toujours les mesures précises.
Il y a deux jours, il a fallu s’attaquer à la question technique: il faut bien prévoir l’accrochage des tableaux. En plus du curé, de mon mari et de Christophe Martin, nous avons été accompagnés de mon fils, Skarbimir qui était rentré souffler un peu entre ses oraux blancs, et qui a pris quelques photos: raison de plus pour parler un peu de l’avancement des choses.
Cette fois-ci, nous avons prévu le décamètre et du papier, mais chacun avait d’autres idées en tête.
Mais tout le monde butait sur le même problème. Lors de la première visite, nous n’avons pas du tout fait attention au mobilier – pourtant, il est classé – de l’église. Nous avons distraitement vérifier les bancs du chœur, et pensé que les autres bancs étaient semblables. Maintenant, cela sautait aux yeux – à l’exception du chœur, où de toute manière nous ne pouvons pas exposer, vu que l’église garde sa fonction sacrale, les bancs sont des constructions anciennes et lourdes, qu’il n’est pas question de déplacer.
Par conséquence, il nous faut trouver autre chose que des cordes d’acier passées entre les piliers qui séparent les nefs latérales de la nef centrale: les tableaux seraient ainsi suspendus au-dessus des bancs.
Il faut ajouter à cela une autre difficulté: l’église (si vous cliquez sur le lien au début de ce billets, vous le verrez très bien sur la photo de l’Union) est bâtie à flanc de colline, si bien que l’une des nefs latérales est nettement plus sombre que l’autre; elle est aussi plus basse.
Et c’est du côté éclairé que les bancs traversent la rangée de piliers…
Tout le monde se met à la réflexion, tout en se préoccupant des autres aspects.
Si je pense surtout à l’accrochage des tableaux, il faut aussi vérifier l’électricité – et l’installation est très ancienne, prendre des mesures, et faire des dessins suffisamment précis pour ne pas avoir à solliciter en permanence le curé.
Tout ce travail prend du temps. Mais je suis rassurée: avant même l’achèvement des esquisses, j’ai en tête quelques solutions.
A peine nos dessins sont complets, il faut y aller: le curé est pressé d’aller s’occuper de l’un de la dizaine de villages dont il s’occupe, et nous avons besoin de consulter les autres exposants.
Lorsque nous sortons de l’édifice, en repoussant la mousse qui s’accumule sur le seuil, un bruit attire mon attention. Derrière, un oiseau traverse la nef, puis se pose bruyamment sur la chaire.
Un pigeon vivant prend la place d’une colombe sculptée, avant de rester enfermée dans l’église encore à son désaffection hivernale.