L’exposition n’est pas encore finie, puisque nous restons encore là demain matin, si bien que j’ai un peu de mal à tout raconter en détail; je manque et de temps, et d’énergie. Mais je prends des notes: les voici, quasi brutes, à peine traduites.
Je me rends compte qu’il manque dans ces remarques quelques moments parmi les plus importants de ces journées, mais c’est le propre de ce genre de notes brutes. J’y reviendrais dès que j’aurai retrouvé le souffle.
Vendredi
Christophe s’occupe de l’électricité. Il installe l’éclairage et tout ce qu’il faut pour un discret fond sonore.
Lubek (mon mari) installe le long de la nef une construction en bambous qui devra porter les tableaux.
Moi, je dispose les panneaux métalliques, blancs, prêtés par M. Gilles Blandeau, le directeur de l’MJC de La Ferté-Milon. Tout le monde a mal aux bras et au dos. Nous sommes fatigués et nous avons faim.
L’après-midi, après son atelier, arrive Mme Carole Goldie pour installer ses compositions de panneaux de porcelaine ajourés qui, suspendus à des cadres de bois, laissent jouer la lumière. Ce n’est que dans la soirée que M. Feltrin, bien fatigué après une journée de travail, apporte trois de ses imposantes mosaïques.
Reste à mettre les bougies dans les chandeliers en pierre, inventés et fabriqués par mon mari.
Charlotte Noël, qui fait ses études à Paris, dans une école spécialisée dans la bande dessinée et le manga, et qui vit à La Ferté-Milon, nous rejoint au dernier moment et décide d’exposer cinq de ses travaux.
Vers 22h, nous fermons l’église.
Samedi
En allant à l’église Notre-Dame, j’installe quelques panneaux aux carrefours. Christophe est déjà là. Nous ouvrons les grilles et les portes de l’église…
Surprise – un instant seulement plus tard, les premiers visiteurs arrivent. Deux dames avec des enfants semblent contentes, elles jettent même quelques pièces dans notre tirelire pour la rénovation de l’édifice. Cela continue sans arrêt, jusqu’au soir. Il y a des habitants des environs mais aussi des touristes, y compris des touristes étrangers (quelques Néerlandais, des Britanniques).
Alex Martin interrompt la conversation avec des visiteurs de ses connaissances qu’elle avait invités pour préparer le buffet du vernissage. Nous déployons la tente qui sert d’habitude à mon mari lorsqu’il participe à des reconstitutions médiévales. Plus on s’approche des dix-huit heures, plus il y a de monde. Les gens entrent dans l’église, visitent l’exposition, s’éparpillent…. Alex trouve l’idée de proposer un verre de champagne à ceux qui sortent. De cette façon, nous réussissons enfin à rassembler tout le monde sur la petite terrasse devant l’église. Je savais que je n’allais pas oser prendre la parole pour accueillir les visiteurs, j’ai donc écrit quelques mots (en polonais), que Skarbimir a traduits en français (correct). Je me suis forcée à commencer, puis, en m’excusant de mon accent horrible, j’ai passé la feuille à mon fils. C’était un peu malaisé, mais au moins tout le monde a compris ce que je voulais dire.
Il semblerait que tout le monde était content. Les derniers visiteurs partent peu après vingt et une heures. Alex peut enfin respirer. Tout s’est très bien passé, et même le temps, bien que pas terrible, ne nous a pas gêné.
Après le premier jour de l’exposition, il est encore trop tôt pour tenter un bilan, mais il me semble bien que l’idée a bien plu.
Les conversations du soir du vernissage montrent que l’utilisation de l’espace d’un monument ancien pour exposer de l’art contemporain est bien accepté. Et il y a toujours un peu d’étonnement qu’en pleine Picardie il se passe autant de choses en matière de l’art.